Le Bitcoin et la DeFi en route vers de nouveaux sommets

Le Bitcoin et la DeFi en route vers de nouveaux sommets

21 février 2021 Crypto DeFi Economie Edouard Lamoine 0

 

Si la chute magistrale du cours du Bitcoin en 2018 a fait couler beaucoup d’encre (ou plutôt de pixels), la mauvaise passe traversée par les cryptomonnaies semble aujourd’hui loin derrière.

L’or numérique éveille l’intérêt des géants de l’innovation. Un modèle de calcul nommé stock to flow a même la prétention de l’introniser comme valeur refuge.

 

Le crash de 2018, un coup dur pour les cryptomonnaies

Alors que le cours du Bitcoin n’avait connu que des hausses de plus en plus phénoménales, c’est en 2018 que la bulle éclate brusquement. Le cours de la plus célèbre des cryptomonnaies chute lourdement à moins de 4 000 dollars, entraînant avec lui les autres cryptomonnaies, comme l’Ethereum, ou le Bitcoin Cash.  

Si certains y voient la fin des monnaies numériques, cette traversée du désert n’est pourtant que de courte durée. Dès la fin de l’année 2019, le cours entame une remontée prudente. En 2020, notamment en raison de la crise du nouveau coronavirus, l’envolée reprend de plus belle.

Si certains invitent à la prudence, les chiffres semblent confirmer que la mauvaise passe d’il y a 3 ans est loin derrière pour les cryptomonnaies.  

Le Bitcoin, une monnaie mainstream ?

Bio twitter de Elon Musk avec le signe Bitcoin
Si les origines du Bitcoin se situent dans le milieu underground des hackers, où sa création fait figure d’acte militant, il a depuis perdu une grande partie de son côté sulfureux. D’abord moqués, puis perçu comme l’apanage des voyous en quête d’anonymat, les cryptoactifs ont aujourd’hui gagné leur respectabilité.  

Un retour en force qui s’explique par l’attrait de grands investisseurs pour ces actifs d’un nouveau genre. Après le géant Paypal qui annonçait permettre à ses utilisateurs d’acheter et vendre de la crypto-monnaie, Elon Musk, le très médiatique fondateur de Tesla, a lui annoncé avoir acheté pour 1,5 milliards de dollars de Bitcoin.

Non-content de ce placement massif, il a également indiqué que ses entreprises allaient dorénavant accepter la cryptomonnaie comme mode de paiement. Un geste qui a aussitôt fait bondir le cours de 16 %

Musk n’est pas le seul à s’intéresser aux cryptomonnaies et à la blockchain. Des fonds d’investissements, comme Grayscale, achètent aussi des quantités de cette monnaie d’un nouveau genre. Le Bitcoin n’est d’ailleurs pas le seul à faire les frais de cet appétit qui profite aussi à l’Ethereum.

Ce regain d’intérêt de grandes entreprises pour les monnaies numériques prouve que les marchés lui accordent aujourd’hui une confiance bien plus grande que par le passé. Si le Bitcoin n’est pas encore devenu totalement mainstream, force est de constater qu’il en prend le chemin. 

 

 

Le Bitcoin, une valeur refuge d’après le modèle stock to flow

Pour tenter de modéliser le cours à venir du Bitcoin et savoir s’il peut être considéré comme une valeur refuge, un passionné de cryptomonnaies a utilisé un système appelé stock to flow. Si le sujet peut sembler complexe, il n’est, en réalité, pas si difficile de comprendre ce dont il s’agit.


Qu’est-ce que le système stock to flow ?

Derrière ce nom complexe, se cache tout simplement un ratio censé permettre de déterminer la rareté d’un bien et par là même sa capacité à devenir une valeur refuge.

Pour le connaître, il suffit de diviser le stock actuellement disponible par la quantité que l’on peut produire en une année. Plus le résultat est élevé, plus la commodité testée est rare. Elle peut donc être considérée comme une valeur refuge.  

Prenons l’exemple de l’or. En partant du principe que le stock d’or disponible équivaut à 185 000 tonnes et qu’il est possible d’en extraire seulement 3 000 tonnes par an, on obtient un ratio stock to flow de 62. Ce chiffre élevé confirme sa rareté et donc sa valeur.


Le modèle stock to flow appliqué au Bitcoin 

Même si le Bitcoin n’est pas un métal, bien que certains le qualifient d’or numérique, des passionnés de finance ont essayé de lui appliquer ce même ratio, afin de prédire son cours. Il est possible de réaliser ce calcul avec d’autant plus de précision que le Bitcoin est une monnaie finie dont la réserve est connue à l’avance, tout comme sa capacité d’extraction.  

En réalisant le même calcul que pour l’or année après année, on s’aperçoit que le ratio stock to flow du Bitcoin est multiplié par x tous les 4 ans environ (le halving étant dans le cas du Bitcoin l’élément déclencheur des cycles haussiers). Une courbe ascendante qui suit aussi celle de son cours.

En prenant ces informations comme base, il est possible d’estimer que son cours atteindra les 100.000 dollars entre 2021 et 2022.

Modèle Stock to Flow BTC Edouard Lamoine


Le stock to flow, un modèle à considérer avec précaution

Si le chiffre que nous venons de citer peut avoir de quoi donner le vertige, il est important de rappeler que de nombreux statisticiens pointent les limites du modèle stock to flow, en particulier lorsqu’il est utilisé pour le Bitcoin et les autres cryptomonnaies.  

Outre le fait qu’il puisse être discutable d’un point de vue méthodologique selon certains experts, cette projection ne prend pas en compte un élément important pour créer de la valeur : la demande.

Contrairement à l’or, le Bitcoin est une valeur encore jeune, relativement complexe à obtenir et à utiliser. Rien ne garantit donc que la demande va exploser à l’avenir, condition indispensable pour que son cours continue de s’envoler.  

 

 

La finance décentralisée, l’avenir de la blockchain ?

Emprunter de la crypto avec AAVEFace au succès du Bitcoin et aux critiques de plus en plus nombreuses du système bancaire actuel, la finance a vu dans la blockchain une opportunité de se réinventer. De nombreuses institutions historiques commencent à intégrer les cryptomonnaies à leurs activités.

Ce nouveau marché a vu apparaître ce que l’on nomme la DeFi, ou finance décentralisée, permettant à des utilisateurs de prêter ou emprunter de l’argent via des plateformes décentralisées ne nécessitant pas de KYC, mais seulement des crypto-actifs en guise de gage.

Leurs tokens tels Compound, AAVE, et bien d’autres sont à l’heure actuelle en train de se faire une place dans le top 50 des capitalisations de marché crypto.

En parallèle, les fonds de pension et autres gestionnaires d’actifs développent de nouveaux produits et services basés sur la blockchain. La toute première cryptobanque a même vu le jour. Les plus grandes entreprises de la fintech se tournent vers ce nouvel eldorado pour proposer une large gamme de services : prêts, placements à haut rendement, ou encore assurances. 

Si le système est prometteur, la vigilance reste de mise, tout comme dans la finance traditionnelle. Derrière certains rendements, qualifiés d’exceptionnels, se cachent des risques élevés et un nouveau risque de bulle qui ne peut être négligé.

Toutefois, quels que soient ses défauts, le regain d’intérêt pour la DeFi est la meilleure preuve qu’il ne s’agit pas d’un phénomène éphémère, comme le clamaient les acteurs du monde financier à la naissance du Bitcoin, mais bien une tendance durable avec laquelle ils vont devoir compter.  

Edouard Lamoine montée du bitcoin

La mauvaise passe traversée par les cryptomonnaies en 2018 avec le crash du Bitcoin semble n’être qu’un mauvais souvenir.

Des grandes entreprises aux magnats de la finance, l’or virtuel et la technologie blockchain, qui permet son existence, attisent les intérêts et les convoitises.

La naissance d’une finance décentralisée tend à faire des cryptomonnaies des produits financiers comme les autres, dont on tente de prédire le cours en utilisant des modèles mathématiques.

 

Si les prévisions d’un Bitcoin à 100.000 dollars sont à considérer avec précaution, il est certain, en revanche, que la blockchain va révolutionner durablement les usages financiers ! 

Cet article ne constitue pas un conseil en investissement.